Cette dimension de la collaboration dans la perspective de pr?vention tertiaire (personnes en situation de handicap au travail) est jusqu'? maintenant tr?s peu document?e dans la litt?rature scientifique mais fortement partag?e comme valeur aupr?s des cliniciens exp?riment?s. Toutefois, dans le cadre de la pr?vention secondaire, les ?vidences commencent ? ?merger, la pr?vention secondaire correspondant aux actions entreprises pour un groupe de travailleurs qui pr?sentent des sympt?mes mais n'ont pas ?t? exclus du travail, donc en pr?sence de certaines incapacit?s mais qui continuent ? participer ? l'habitude. Ainsi en pr?vention secondaire, il a ?t? d?montr? qu'un milieu de travail supportant, r?pondant aux besoins du travailleur d?s le premier jour o? le probl?me est rapport?, favorise les relations employeur employ? ainsi que le retour au travail (Frank et al., 199

. Aussi, Baril et Berthelette (2000) confirment ?galement que plusieurs facteurs organisationnels semblent influencer l'implantation d'intervention de maintien du lien d'emploi, soit: la culture de l'entreprise, l'organisation du travail, les r?gles organisationnelles et les relations intra et inter organisationnelles. Parall?lement, la collaboration entre l'entreprise, les professionnels de la sant? et l'assureur est primordiale dans la prise en charge du travailleur (Friesen, Yassi, Cooper, 1999). Dans une ?tude en pr?vention secondaire portant sur les facteurs facilitant ou limitant la prise en charge des travailleurs ayant une atteinte musculo squelettique (Stock, Deguire, Baril, Durand, 1999), le peu de communication avec le m?decin traitant a ?galement ?t? identifi?, par les gestionnaires et les professionnels du service m?dical des entreprises, comme un facteur limitant le processus de retour au travail. Les entreprises soulignaient que leurs pr?occupations ?taient diff?rentes de celles des m?decins, soit pour le m?decin de promouvoir le r?tablissement du patient et ?viter les rechutes et pour l'entreprise d'?viter l'absence du travail et de r?duire les co?ts de cotisation ? la Commission de la Sant? et S?curit? du Travail (CSST, organisme gouvernemental de compensation pour les accidents de travail au Qu?bec). Une ?tude prospective de dix ans de Wiesel et collaborateurs (1994) avait permis d'?valuer l'efficacit? d'une intervention qui avait pour but de surveiller l'?volution du travailleur bless? et de guider la prise de d?cision du m?decin traitant par le respect de lignes directrices ?tablies pour le traitement des sujets ayant une atteinte musculo squelettique. Les r?sultats de cette ?tude ont d?montr? que le respect de ces lignes directrices et une meilleure communication entre le m?decin et le milieu de travail avaientt permis de r?duire de moiti? le nombre de jours d'absence du travail. De plus, il est maintenant conseill? que l'assureur soit un collaborateur cl? dans le processus de r?adaptation (Frank et al., 199

car il intervient directement ? la fois avec le travailleur, le milieu de travail et les intervenants de la sant?. Il peut favoriser une meilleure communication entre les partenaires et permettre de r?duire les d?lais (Friesen et al., 1999) li?s aux contraintes administratives de la gestion des dossiers qui entravent fr?quemment la prise en charge pr?coce des travailleurs. En r?sum?, les donn?es probantes provenant des programmes de pr?vention secondaire ont soulev? l'importance de l'ajout et de l'arrimage des diff?rents acteurs impliqu?s (employeur, assureur, m?decin traitant, ?quipe de r?adaptation) au processus de retour au travail. Ainsi pour la r?alisation de l'habitude de vie de travail, les programmes de pr?vention secondaire reconnaissent plus en profondeur l'apport des facteurs environnementaux dans la reprise de l'habitude travail tel que d?crit dans le mod?le du PPH (Fougeyrollas et al., 1996). La figure 3 r?sume les diff?rentes g?n?rations de programme de r?adaptation en fonction du mod?le conceptuel.